Vincent Dubois SAGE (UMR 7363)
Sciences Po, Le Cardo, 7 rue de l’Ecarlate CS 20024 67082 Strasbourg Cedex France
+33 (0)3 68 81 65 70 vincent.dubois@misha.fr
Vincent Dubois SAGE (UMR 7363)
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with J.-M. Méon, Cultural Sociology, 7(2), 2013, p. 127-144.
This paper is based on research on wind music in France, where this music is situated at the lowest level in the cultural hierarchy. We examine this music from three points of view : (1) in light of its position in the musical field, (2) as a specific sub-field and (3) at the local level of concrete practices. Then, thanks to the socio-cultural mapping of the orchestras and of their musicians, we establish various combinations of these three levels in the concrete and symbolic organization of musical activities. This framework allows us to evaluate the various degrees of exposure to cultural domination and the possibilities of escaping it.
Voir en ligne : Cultural Sociology
Amateur Music Between Cultural Domination and Autonomy
with J.-M Méon & E. Pierru
translated by Jean-Yves Bart
Routledge, 2013, 246 p.
Available in hardback, paperback and e-book.
Despite the musical and social role they play in many parts of the world, wind bands have not attracted much interest from sociologists. The Sociology of Wind Bands strives to fill this gap in research by providing a sociological view of this musical universe as it stands now. Based on a qualitative and quantitative survey conducted in northeastern France, the authors present a vivid description of the orchestras, of the backgrounds and practices of their musicians, and of the repertoire they play. Their multi-scale analysis, from the cultural field to the wind music subfield and to everyday life relationships within bands and local communities, sheds new light on the social organisation, meanings and functions of a type of music that is all too often taken for granted. Yet, they go further than merely portraying a musical genre. As wind music is routinely neglected and socially defined as poor if not in bad taste, the book addresses the thorny issue of the effects of cultural hierarchy and domination. It proposes an imaginative and balanced framework, which, beyond the specific case of wind music, is an innovative contribution to the sociology of lowbrow culture.
Introduction
Part 1 On the Fringes of the Musical Field
Chapter 1 Did You Say ‘Lowbrow Music’ ?
Chapter 2 The Wind Band World
Part 2 The Ecology and Economy of an Amateur Practice
Chapter 3 Musical Integration
Chapter 4 The Social Life of the Bands
Part 3 Perspectives on Cultural Autonomy
Chapter 5 The Transfer of Social Constraint
Chapter 6 Social Displacement and the ‘Musicalization’ of the Practice
Reviews : Music and Letters / Contemporary Sociology / International Sociology
Voir en ligne : Routledge
International Journal of Cultural Policy, vol. 18 (5), 2012, p. 593-606.
This paper deconstructs the golden legend of cultural democratisation as the achievement of the French Republican model. To do so it goes back to the years 1895-1905 when the debates on cultural democratization were first structured. It shows how the intellectuals who “went to the people” to give them culture and/or to promote a “people’s culture” found in this proselytism a way to express their vision of the ways to transform the social order, and to define a form of democracy in which intellectuals could play a prominent role. By doing so they tried to oppose an alternative to the traditional methods of political representation, that is to say they tried to compete with State officials as legitimate political representatives. Beyond this short-time historical period, this paper sheds light on the articulation between cultural democratization, cultural policy and democracy in France.
La Terrasse, 2012 Télécharger
Réédition poche, Paris, Belin, 2012, 508 p.
Entretien : La suite dans les idées, France culture
Voir en ligne : Editions Belin
(Re)configurations locales et (dé)politisation de la culture
avec C. Bastien, A. Freyermuth et K. Matz, Bellecombe-en-Bauges, éditions du Croquant collection Champ social, 2012, 274 p.
Cet ouvrage éclaire l’évolution des rapports entre culture et politique depuis le début des années 1960. Il retrace pour ce faire les changements intervenus dans les systèmes de relation constitutifs des politiques locales de la culture. Les collaborations entre agents des champs politique, bureaucratique et culturel pour la promotion de l’intervention culturelle publique ont doté cette politique de structures et de logiques spécifiques qui l’ont progressivement autonomisée des investissements politiques qui en étaient à l’origine. Au fur et à mesure de cette institutionnalisation, un partage des rôles s’est tant bien que mal instauré, confiant la définition des grandes orientations aux élus et réservant celle des programmes aux acteurs culturels. Dans le même mouvement, la mise en avant de finalités proprement culturelles (et notamment la sempiternelle « démocratisation de la culture ») a permis de formuler sinon des objectifs clairs, au moins des compromis relativement stables. Ce double modus vivendi a été remis en cause depuis le milieu des années 1990. Les contraintes budgétaires ont notamment réduit l’initiative des acteurs culturels et, parfois, déplacé le centre de gravité des arbitrages culturels du côté des élus. Il est peu à peu devenu pensable que les politiques de la culture poursuivent d’autres fins que principalement culturelles, et soient mises au service du développement économique. L’histoire retracée dans cet ouvrage à l’échelon local révèle ainsi une évolution beaucoup plus générale : la remise en cause concomitante des spécificités des politiques culturelles et de l’autonomie du champ culturel.
Introduction : Politisation, dépolitisation, repolitisation : les reconfigurations des rapports entre culture et politique au niveau local
1. Local vs national : premières luttes pour la compétence politique légitime en matière culturelle
2. Aggiornamento culturel et refoulement du politique
3. Les dilemmes de l’institutionnalisation
4. La politisation contre les politiques culturelles : retour sur les « affaires » culturelles
5. La culture dans les luttes d’institution : les fondements politiques de l’intercommunalité culturelle
6. La culture au service du développement économique ou la neutralisation politique
7. Le mécénat d’entreprise au secours de la culture ? Les conditions de réalisation d’une injonction au financement privé
Conclusion. Les fondements de la croyance en l’Etat culturel
Eléments pour une socio-histoire des politiques culturelles locales
Bibliographie
Comptes-rendus : DNA / Sciences humaines / NonFiction / Revue française de science politique / Bulletin des bibliothèques de France / Genèses / Gouvernement et action publique / Liens socio / Revue française de sociologie / Mouvement social / Sociologie de l’art
Entretiens : La suite dans les idées, France culture / DNA 1 / DNA 2
Franco-British Conference The arts in times of crisis, Paris, 15-16 December 2011.
Voir en ligne : http://artsintimesofcrisis.wordpres...
in Le fil de l’esprit. Augustin Girard, un parcours entre recherche et action, Paris, Documentation française, 2011, p. 29-32.
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Augustin Girard a d’abord représenté pour moi un témoin et un acteur intégré à mon premier objet d’étude : la genèse des politiques culturelles. M’intéressant dans cette perspective au rôle des échanges entre sciences sociales et planification culturelle au début des années 1960, ma curiosité avait été attirée par ceux qui les avaient promus. Au premier rang d’entre eux figurait bien sûr Augustin Girard. On connaît le rôle décisif qui a été le sien de ce point de vue, avec l’organisation du colloque de Bourges en 1965, le lancement du service des études et de la recherche au ministère et la très riche histoire qui s’en est suivie. Le regard rétrospectif incline parfois à cette forme de complaisance qui conduit à considérer comme des pionniers, héros visionnaires d’une mission qui n’avait pas encore son institution, ceux qui comme lui ont été actifs à un moment clef. Je ne crois pas céder à cette tentation, même si je dois confesser une certaine fascination à l’égard de ceux qui ont su mettre à profit un contexte dans lequel, rétrospectivement au moins, tout paraissait possible. Surtout, au cours de l’entretien qu’il nous a accordé à ce propos (notre première rencontre, en mars 1993, avec Didier Georgakakis), Augustin Girard a évoqué son rôle avec une grande simplicité, sans le minorer mais d’une manière très différente de ces acteurs-témoins qui revendiquent après coup la paternité de tant de choses qui se sont réalisées quand l’histoire a simplement fait qu’ils se trouvaient là au moment où elles se réalisaient.
Je garde un souvenir très net de cette première rencontre, prélude à de nombreux échanges dans les années qui ont suivi, progressivement espacés du fait de l’éloignement géographique et du lancement d’autres chantiers de recherche. Je conserve aussi le souvenir plein de reconnaissance de la collaboration qu’Augustin Girard, avec Geneviève Gentil toujours à ses côtés, m’avaient proposé par la suite. Le comité d’histoire du ministère de la culture en était alors à ses débuts. Je venais à peine de soutenir ma thèse et ils me firent la confiance de me demander la conception du cadre d’un travail collectif sur l’histoire des politiques culturelles locales, donnant lieu à la publication d’un opuscule méthodologique et programmatique suivi d’un séminaire et d’un ouvrage collectif, avant que Philippe Poirrier ne prenne le relais.
Si je me permets d’évoquer cette expérience personnelle c’est qu’elle illustre me semble-t-il les dispositions qui caractérisent plus généralement l’attitude d’Augustin Girard à l’égard des chercheurs. On pourrait la résumer à ses signes les plus immédiatement perceptibles : le ton cordial voire enjoué, l’œil curieux et le sourire aux lèvres (même quand nous n’étions pas d’accord, ce qui est aussi arrivé), l’enthousiasme indéfectible et l’intérêt jamais démenti, y compris lorsqu’il entendait raconter par d’autres une histoire qu’il connaissait mieux qu’eux. Au-delà il y a je crois plus profondément une conception à la fois modeste et exigeante du rôle d’intermédiaire entre recherche et administration. Je n’en ai pris pleinement conscience que plus tard, dans la confrontation avec d’autres intermédiaires, dans le domaine culturel ou ailleurs, dont certains jouaient la confusion des genres. Augustin Girard s’est à mon sens efforcé d’incarner à l’inverse une posture claire, employant dans ses interventions et ses écrits son propre vocabulaire informé et précis et non un langage d’emprunt mâtiné de pseudo-concepts, ne cherchant pas à utiliser sa position, son expérience ou ses compétences pour prétendre faire de la recherche à la place des chercheurs, s’approprier leur travail ou leur imposer une orientation.
Sans ignorer la hiérarchie des statuts et des positions, il a su diversifier les collaborations en les ouvrant (je peux en témoigner) à ceux qui n’avaient que leur capacité de travail à proposer. Sans être davantage dupe des contraintes propres à une position qui, pour être intermédiaire, n’en est pas moins située au sein de l’administration, il a su trouver dans les limites de cet exercice difficile les compromis nécessaires permettant de limiter l’emprise d’une commande technocratique d’études dont l’utilité pour l’action n’est jamais acquise, mais dont l’inutilité scientifique est en revanche bien avérée. Réciproquement il fallait aussi convaincre les chercheurs de ne pas se complaire dans les délices de l’académisme – ce qui n’est pas forcément une tâche plus facile. Sans glorifier la personne d’Augustin Girard (ce qu’il n’aurait sans doute guère apprécié) il y a là un exemple à méditer, en réfléchissant à l’alchimie complexe des caractéristiques individuelles et des conditions sociales, institutionnelles et intellectuelles qui l’ont rendu possible. En disant cela j’espère ne pas tomber dans le sociologisme qu’Augustin Girard n’aurait pas été le dernier à me reprocher (c’était là l’un de nos débats récurrents) ; j’exprime au contraire, sans oublier la personne qu’il fût, ce qui de mon point de vue fonde le plus sincère des hommages.
Vincent Dubois, le 6 janvier 2011
Poetics, vol. 39-6, 2011, p. 491-506.
This paper explores the possible uses of Bourdieu’s cultural capital theory in the making of French state
cultural policy. It focuses on the following paradox : this theory had an important if not predominant impact
on the intellectual background and expertise of cultural policy, but only limited effects on its actual
orientations. To understand this paradox, I go back to the 1960s when both cultural policy and the sociology
of cultural practices were developed. First, I show that this policy and research field share a common history.
Second, I investigate the particular role played by Pierre Bourdieu in this history. He provided advice for an
effective policy dealing with social inequalities towards culture, but the conditions were not met for this
advice to be heard by cultural policy makers, and in the meantime, Bourdieu’s conception of the intellectual
became more critical and less compatible with the role of expert for state policy.
Voir en ligne : Poetics
International Journal of Cultural Policy, 17 (4), 2011, p. 394-404 (republished in David Looseley (ed)., Policy and the Popular, Routledge, 2011.
The polysemy of the phrase "cultures populaires" reflects the struggles to define the relationship between culture and the people in France. This paper displays the variety of the social and political uses of this phrase and recalls the issues it raises. It also explains the ambiguities of cultural policy programmes towards ‘low’ culture, most of these programmes remaining oriented in a culturally legitimist approach even when they try to promote alternative forms of culture.
Voir en ligne : Downwload on HAL